Une récente et première étude sociologique sur l’audioprothèse réalisée par deux chercheurs, l’un Pierre-André JUVEN post doctorant à l’Inserm et l’autre, Frédéric PIERRU chargé de recherche au CNRS montre le « rôle primordial de l’audioprothésiste et du « care » dans l’appareillage »
Selon leurs conclusions, le travail de l’audioprothésiste ne se limite pas à la vente de l’appareil auditif le mieux adapté à la déficience auditive mais relève d’un accompagnement relationnel engagé avec le patient, d’abord pour le convaincre de porter son appareil le plus souvent possible et ensuite, pour trouver, avec lui, le meilleur réglage possible.
Ainsi, la relation qui s’instaure entre la personne appareillée et le professionnel de l’audioprothèse n’est pas une interaction marchande mais une co-construction pour une efficience optimale de la prothèse.
Alors que 2 millions de personnes sont appareillées aujourd’hui et que près de 3 millions en auraient potentiellement besoin, l’enjeu économique, dans un contexte de vieillissement de la population, est de taille et ne va pas sans attiser les convoitises…
La course aux prix bas, et au « low cost » en est une de conséquences. Ainsi s’explique aussi, « la bataille » entre les tenants d’un appareillage dissocié de tout suivi thérapeutique pour proposer les prix les plus bas possibles et les audioprothésistes qui entendent bien participer positivement aux débats sur le reste à charge minimal mais refusent la dissociation entre l’acte d’appareillage et le suivi des patients.
Il s’agit là, comme le démontre parfaitement l’étude, non seulement d’un enjeu économique mais aussi et avant tout, sociologique et sanitaire, pour éviter les « décrochages » des patients et leur assurer un meilleur bien-être tant physique que psychologique qu’une standardisation des pratiques ne permettrait pas.